Programme Régional Maîtrise de l’Eau


Le Programme Régional Maîtrise de l’EAU (PRA/EAU) se rattache à l’objectif suivant du CILSS « La maîtrise de l’eau pour l’amélioration des conditions de vie des Sahéliens est améliorée ».

La plupart des acteurs s’accordent à considérer qu’un des principaux défis que doit relever la région, dans une triple perspective de réduction de la pauvreté, de lutte contre l’insécurité alimentaire et de gestion durable des ressources naturelles, concerne la gestion de l’eau. De ce point de vue, le Sahel est une des régions les plus vulnérables au monde, alors que paradoxalement, c’est aussi une région disposant de ressources hydriques considérables. Le Sahel ne manque pas d’eau mais d’une stratégie de valorisation et de gestion raisonnée de ses ressources en eau. C’est la raison qui milite pour la particularité et l’importance à accorder à ce secteur. Il convient de mentionner que les pays sahéliens sont déjà engagés dans beaucoup d’initiatives en matière de gestion intégrée des ressources en eau.

Quelques chiffres suffisent à illustrer la problématique : 39 % des Sahéliennes et des Sahéliens sont privés d’accès à l’eau potable (plus de 50% au Burkina Faso, en Guinée Bissau et en Mauritanie) ; hormis au Cap Vert, en Mauritanie et au Niger, les ressources en eau renouvelables sont partout largement supérieures au seuil de 1000 m³ par habitant ; face à un potentiel irrigable de 2,4 millions d’hectares, les terres bénéficiant d’une maîtrise totale ou partielle de l’eau ne couvrent que 479 000 ha. Au total, seules 4,4 % des ressources en eau renouvelables sont mises en valeur au titre des différents usages : consommation humaine et animale, irrigation et industrie.

C’est fort de ce constat, que les Chefs d’États du CILSS ont adopté lors du Sommet de Nouakchott une déclaration, intitulée , « Maîtriser l’eau pour faire reculer la faim au Sahel ». Cette déclaration sera mise en ouvre par le CILSS à travers son programme régional de promotion de la maîtrise de l’eau. Ce programme est articulé autour de six domaines d’actions spécifiques :

i. L’amélioration de la gestion intégrée des ressources en eau ;

ii. L’augmentation des ressources en eau mobilisables ;

iii. La gestion des aménagements ;

iv. L’amélioration de la productivité agricole et la diversification de la production ; v. le développement de la recherche d’accompagnement dans le domaine de l’irrigation ;

vi. Le renforcement des capacités des acteurs .

Au cours des cinq années à venir, la contribution du CILSS sera ciblée sur des créneaux complémentaires et reposera sur trois piliers ou sous-programmes :

(a) le développement de la petite irrigation en particulier dans les zones les plus vulnérables du Sahel de manière à réduire la fragilité des populations vis-à-vis du risque climatique ;

(b) la capitalisation et l’extension des expériences probantes dans divers domaines (aménagement des bas fonds, collecte et stockage des eaux de pluies et de ruissellement, exploitation des eaux souterraines par l’utilisation de technologies appropriées et à faibles coûts, ensemencement des nuages pour augmenter les précipitations, etc..) ;

(c) Le renforcement de capacités, notamment les formations diplomantes et continues.

Toutes ces actions seront accompagnées par une meilleure connaissance de la ressource eau, notamment en ce qui concerne les disponibilités en eaux souterraines et la maîtrise des apports des petits bassins. D’autres actions seront menées au niveau de l’hydraulique rurale par (i) la poursuite du programme régional solaire (installation des systèmes d’adduction d’eau potable dans les pays) et (ii) la recherche de financements complémentaires pour la mise en ouvre du programme OCI/BID/CILSS.